« Si vous ne comprenez pas la Suprématie blanche - le racisme - ce que c’est et comment elle fonctionne - tout ce que vous pouvez (pensez) comprendre d’autre vous rendra confus. » (Neely Fuller)
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Pour notre peuple, l’Autorité principale (ultime) sur la problématique du racisme (notre référence institutionnelle) est le Dr Frances Cress Welsing.
Dans son ouvrage fondamental (Isis Papers - qui devrait être notre Bible quand il s’agit de nos interactions universelles) elle posait ces vérités essentielles - vérités évidentes au quotidien :
« la suprématie blanche est le premier système global d’oppression massive : c’est un système de pouvoir local et global structuré et entretenu par des personnes qui se classifient comme blancs, qu’elles soient consciemment ou inconsciemment déterminées ; ce système consiste en des schémas de perception, de logique, de formation de symboles de pensées, d’actions et de réponses émotionnelles, ainsi qu’ils s’expriment dans tous les domaines d’activité humaine (l’économie, l’éducation, le divertissement, le travail, la loi, la politique, la religion, le sexe et la guerre.) Le but ultime de ce système est d’empêcher l’annihilation blanche sur la terre. Dans l’esprit de la suprématie blanche, consciemment ou inconsciemment, les hommes Noirs doivent être détruits en grand nombre - tout comme ils l’étaient à l’époque où les hommes Noirs étaient ouvertement lynchés et castrés… » (pp. 11,12, et 13.)
Dans cette optique, soumettre le peuple Noir est relativement simple : il faut associer à la manœuvre des Noirs qui acceptent d’être les acolytes du projet, collaboration sans laquelle toute pénétration de la nation noire est improbable - voire impossible. Il faut ensuite donner un statut à ces acolytes (une tribune, des récompenses, des chaires, une légitimité), un statut censé subjuguer - et surpasser - les résistances internes.
Si c’est un Noir qui discoure ou réalise - c’est bien et ce n’est pas raciste.
C’est pourquoi dans la guerre totale (et notamment culturelle) qui nous est menée (que nous y croyons ou non, ce qui n’empêche pas qu’elle existe), le choix des cibles est fondamental.
Bien sûr, il faut toucher les populations noires locales (celles installées aux Amériques et en Europe), mais aussi des contingents d’hommes (et surtout de femmes) dits noirs plus larges, sur le continent-mère (ou la Matrie.) Directement à la source, en Afrique - selon l’idée bien comprise que si vous empoisonnez la mère, vous condamnez sa progéniture.
La guerre culturelle à laquelle nous faisons référence passant par le cyberespace - et plus essentiellement, par le cinéma et les « fictions » télévisées - organiser des « Premières » en Afrique est devenu tendance (quand il s’agit de promouvoir un « produit » dit de la diversité, saturé des pestilences idéelles dont on souhaite infecter la population-cible. Il suffit de se rappeler « The Woman King » au Bénin, et aujourd’hui, de « Black Panther 2 : Wakanda For Ever » au Nigéria.)
De façon générale, « Wokanda For Ever » va cristalliser l’antagonisme de « genre » au sein de notre Peuple.
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La machine à émotions (celle qui a été spécialement pensée pour solliciter l’émotion nègre très lucrative pour qui sait la manipuler et la programmer) est lancée autour du film « Wokanda for Ever. » Le film (bien avant sa sortie) était déclaré « exceptionnel », « émouvant », « magnifique » et il lui était prédit un superbe destin.
Du casting originel de 90% d’acteurs dits noirs (selon le marketing du premier film), nous passons à un casting spécifiquement féminin - avec l’apparition d’Aneka qui a une relation lesbienne avec Ayo dans les « comics . »
Un glissement qui ne surprend que les plus naïfs. L’orientation gynocentrée (et fidèle à l’idéologie arc-en-ciel) est déjà bien affirmée, et ce, dès le premier « Black Panther » où le supposé héros est un mâle bêta, complètement soumis aux énergies féminines qui l’entourent - et le supplantent en portant la culotte à sa place.
Ce n’est d’ailleurs plus un héros, mais le spectateur de son propre univers.
Vous n’avez qu’à comparer le Black Panther qui apparaît dans « Civil War » (et les comics) et celui qui apparaît dans « Black Panther » pour vous rendre compte de la féminisation du personnage, renforcée par le jeu dévirilisé de Chadwick Boseman. (Non, Black Panther n’est pas son meilleur film, ni son rôle le plus iconique. Allez plutôt voir ses interprétations de Jackie Robinson, de James Brown et de Thurgood Marshall.)
Prétendre lui rendre hommage, c’est divertir ceux et celles qui veulent l’être. Pas ceux qui lisent le monde dans sa réalité - et particulièrement dans sa réalité symbolique. Il ne s’agit pas de rendre hommage à qui que ce soit. Il s’agit de se satisfaire de l’aubaine (de la nécessité ?) de la mort d’un homme dit noir - et du bénéfice biologique, politique et économique qui peut en être tiré.
Ne tournons pas autour du pot : l’histoire de l’oppression de notre peuple encourage la mort de l’homme dit noir - sa destruction sous toutes les formes possibles - et la subjugation (à l’idéologie, à la politique, à la religion, à l’économie, à l’esthétique blanches) des femmes dites noires par le matriarcat féministe blanc et le patriarcat blanc (les hommes blancs survivent aux mâles noirs qu’ils remplacent « avantageusement » comme trophées hypergamiques.)
C’est une réalité qui est exposée dans n’importe quel film ou série : l’homme noir viril est toxique, sa mort est espérée - puis obtenue. Sa femme se retrouve seule avec des « amis » et « amies » blancs qui la cooptent dans leurs cercles où bien vite elle retrouve des couleurs (puisqu’elle est une noire censée absorber toutes les couleurs) et l’amour… hétérosexuel - ou lesbien. (Libre sur le marché, elle est disponible et sans protection.)
Pour en revenir au Black Panther efféminé qui était le « héros » du premier Black Panther : analysez bien les interactions qu’il a avec des hommes blancs (notamment avec Ulysse Klaw et l’agent Ross) pour comprendre ma perspective. L’agent Ross, agent de la CIA (qui avec l’ONU, représentent la puissance occidentale) est sauvé par une femme dite noire qui comprend mieux l’intérêt d’avoir un homme blanc vivant qu’un frère vivant dont elle préfère célébrer la mort pour s’habiller de blanc - et pleurer.
La question est : c’est Chadwick Boseman qui est mort, pas Tchalla. Pourquoi n’a-t-il pas été recasté comme on recaste à l’infini Batman, Superman, Spider-Man ou James Bond ? Pourquoi un homme Noir doit-il absolument mourir, dans la vraie vie comme dans la vie mythologique ? Et pourquoi s’accommode- t-on si facilement de cette mort ? Pourquoi nous est-elle indifférente, sans sens et sans intérêt ? Pourquoi nous est-elle beaucoup moins absolue que celle de la Reine d’Angleterre ?
Dans Wokanda For Ever, donc, les hommes dits noirs meurent - ou sont soumis à la virilité des femmes dites noires qui affrontent, seules, l’adversité de prédateurs pas si fictifs que ça. Et pas si nouveaux.
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Contrairement à ce qui est véhiculé, le Wakanda n’est pas une fiction : c’est le symbole du continent africain qui abrite 60 à 70% des matières premières de la planète. C’est pour cette raison que notre peuple est martyrisé, occupé militairement, politiquement, spirituellement, économiquement et culturellement.
Nous ne sommes pas dans une fiction, mais bien dans la projection stylisée des réalités négrières et coloniales qui persistent. Devant lesquelles nous restons spectateurs ébahis et pétrifiés par la forme et complètement ignorants du fond.
Les prédateurs (peuples sains) viennent - unis - affronter des Noirs en situation de handicap - vitalités mâle et femelle amputées l’une de l’autre, en conflit.
Dans Black Panther 2, le mâle Noir éliminé - à cause d’un cancer du côlon -, la désormais gynocratie wakandaise fait alors face à Namor qui se balade en couche-culotte verte (il porte le même maillot de bain depuis qu’il est né - « blanc » et ailé, ce qui lui donne apparemment le droit divin de régner sur le peuple bleu de Talocan) et vient rouler, autant du cul, que des épaules, dans un Wakanda submergé.
Être envahi par des peuples (sortants) de la mer n’est pas une occurrence anodine dans la conscience historique des Noirs.
Des peuples de la mer ont décimé Kemet.
Des peuples sortis de la mer nous ont conquis pour nous mettre en esclavage (quand d’autres passaient par le désert pour le même résultat.)
Nos ancêtres furent noyés dans les flots rougies de l’Atlantique.
Des peuples maîtrisant les mers (en surface et en profondeur) contrôlent l’exploitation et l’exfiltration de nos matières premières nous transformant en pirates - notre seule alternative pour survivre.
Nous parler de Talocan et des civilisations anciennes d’Amérique centrale nous ramène à la situation actuelle des afro-mexicains et aux prétendues coalitions politiques entre noirs et latinos (notamment aux Etats-Unis) qui ont fait long feu - à cause du racisme hérité des populations d’origine européenne en Amérique dite latine à l’égard des populations indigènes, noires et indiennes. Racisme qui reste vivace (pour vous en faire une idée exacte, visitez le Mexique, la Colombie, le Brésil, l’Argentine - où nous avons pratiquement disparus. Mais continuons à croire qu’il s’agit d’un jeu… ou d’un film.)
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Disney ne rencontrant que des flops depuis qu’il exploite le catalogue Marvel en séries ou en films, aussi désastreux les uns que les autres ( The Eternals, She Hulk…) a décidé d’activer le maillon faible de la chaîne humaine, le peuple le plus extraverti du monde, capable de renflouer n’importe quel édifice financièrement brinquebalant par son manque de conscience historique, son manque de sérieux économique et politique.
Un peuple qui croit qu’il est plus grave d’insulter le prophète que ses Ancêtres, que cela est fondamental d’être de gauche ou de droite, républicain - ou démocrate. (La coïncidence extraordinaire entre la sortie de Wokanda Forever et les mid-terms aux Etats-Unis m’interroge.)
Les esclaves travaillaient gratuitement. Et lorsqu’il y avait « abolition », les maîtres se payaient une deuxième fois sur la bête (ou le bête.) Aujourd’hui encore, des maîtres héritiers prêtent de l’argent vide à des « pays de merde » pour créer des dettes sorties du néant.
Le nègre reste - par-delà les siècles - d’une rentabilité absolue.
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En espérant qu’une fois l’euphorie des premiers jours passé, nous allons récupérer la propriété pleine et entière de nos cerveaux pour (enfin) comprendre l’ingénierie sociale à laquelle nous sommes soumis.
Et prendre les contre-mesures nécessaires dans un monde en pleine mutation - où les forts se mutualisent et les faibles restent hypnotisés par divers écrans aux dispersantes illuminations. (Enfin) agir pour que nous ne soyons plus les « dindons de la farce » (la dinde qu’on fourre pour ensuite la dévorer en remerciant Dieu d’avoir créé des Noirs aussi cons - et aussi connes.) Pour ne plus aller nourrir des égrégores qui diminuent notre Lumière Mélanique - tout en nous dépouillant de notre précieux pécule sans lequel nous ne pouvons rien - et ne sommes rien.
Mais peut-être préférons-nous aller danser sur des chansons de libération travesties en lamentations de crocodile sur des plages désertées par l’énergie mâle - sans laquelle l’énergie féminine est vide de sens et de substance ?
Aller valser - et pisser - sur les tombes de nos Mères et de nos Pères pour permettre à Disney de se refaire une santé au prix de notre inconséquence éblouie ?
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Comprenons bien (et n’oublions jamais) ceci :
« Tous les Noirs sont opprimés. J’insiste ici que les hommes Noirs sont opprimés parce que en dernière instance, c’est la masse musculaire masculine qui opprime les individus, et seule la masse musculaire masculine est capable de libérer de l’oppression. Si les membres masculins d’un groupe sont opprimés, les femmes se retrouvent également sous le joug de l’oppression - puisqu’elles dépendent de leurs hommes pour leur protection et leur défense. Les femmes n’ont pas de masse musculaire requise pour libérer un peuple et protéger les jeunes. Les femmes développent les jeunes, mais leurs hommes doivent assurer la protection et la sécurité. L’ensemble des hommes blancs comprend l’impératif de la domination blanche. Les hommes blancs comprennent complètement, consciemment ou inconsciemment, le danger que les hommes Noirs représentent pour eux. Les hommes blancs réalisent ainsi aussi qu’en dernière instance, l’immense majorité des femmes doivent se soumettre aux hommes en raison de leur moindre masse musculaire. En outre, les hommes blancs comprennent bien que les hommes qui sont forcés à s’identifier en tant que femmes seront programmés en même temps pour se soumettre aux hommes qu’ils appellent « L’Homme » (le blanc) au lieu de se battre contre ces mêmes hommes. » (Dr. Frances Cress Welsing, « les Dossiers d’Isis », réédition 2015, Afrocentricity International, pp 141.)
Christian KOTTO