Alors que la diaspora africaine s'est mobilisée pour venir en aide aux étudiants en Ukraine, visiblement ces efforts n'ont pas suffi pour faire sortir tous les étudiants africains du brasier ukrainien. 3 étudiants sont morts le 9 mars 2022 à Sumy, d'après l'information rendue public par le Collectif qui gère à Paris les rapatriés d'Ukraine
Sumy, ville sous les bombes
Située à moins de 50 kilomètres de la Russie, Sumy fut parmi les premières villes ukrainiennes pilonnées par l'armée russe. Ville universitaire, Sumy accueillait près de 2000 étudiants étrangers parmi lesquels des nigerians, ghanéens, camerounais, rwandais, angolais, indiens, centrafricains, Guinéens... Dès le 24 février, au premier jour de l'invasion russe, les étudiants étrangers avaient été pris dans le feu des combats, impossible de quitter la ville pour se mettre à l'abri en Russie. Si d'après les témoignages qui nous parviennent, certaines représentations consulaires ont pu faire partir leurs ressortissants, d'autres sont restés coincés dans la ville jusqu'à ce jour, affamés et sous une pluie de bombes.
Convoi humanitaire
La journée du 9 mars a été fatale pour trois étudiants africains, Franck, Ismaël et Adrien "victimes de l’effondrement d’un immeuble" qui les abritait. Soumise à d’intenses bombardements, de nombreuses habitations de Sumy ont été détruites. Alors qu'ils devraient embarquer dans les bus mis à disposition par le Collectif de Soutien aux africains d'Ukraine porté par la Maison des Camerounais de France, "ils n’ont pu prendre l’un des cars de nos convois rendus possibles par l’ouverture de corridors humanitaires", explique Abdelaziz Mounde de La Maison des Camerounais de France. "Ces jeunes étudiants étaient issus du Cameroun ( Franck Eyebe, 21 ans ), de Guinee ( Ismael Soumahoro, 20 ans ) et de Centrafrique ( Adrien Yano, 23 ans )" explique Abdelaziz Mounde. En attendant de disposer de plus d'informations, d'autres victimes ou blessés africains n'ont pas encore été identifiés. Afin de leur rendre un dernier hommage "une journée de recueillement sera organisée à leur mémoire ainsi qu’à celle de tous les Africains, victimes de cette guerre".
Rappelons que depuis le début de la guerre en Ukraine, La Maison des Camerounais de France et le Réseau Afrique 6e région, rejoints par d'autres organisations comme le Haut Conseil Représentatif des Congolais de l'extérieur sont les principaux animateurs en France du Dispositif de Soutien aux Africains d’Ukraine.
Jacques MANANGA
Photo: image d'un immeuble détruit à Sumy