C'est une histoire digne d'un film de James Bond, celle vécue par Charles* un étudiant congolais à Kherson, première ville Ukrainienne contrôlée par l'armée russe. Traumatisé, il n'a pas voulu que son identité soit révélée afin de ne pas inquiéter ses proches.
Afro américain agent de la CIA
Tout est allé vite pour cet étudiant congolais qui voulait fuir la ville de Kherson aux mains des russes. C'est à un checkpoint tenu par un bataillon tchétchène de l'armée russe à la sortie de Kherson que la vie de Charles* va basculer. Il est détaché du groupe avant de subir un contrôle d'identité peu ordinaire. A la présentation de son passeport, Charles est accusé d'être un afro américain travaillant pour la CIA. Un interrogatoire musclé commence., son passeport est confisqué, les soldats tchétchènes le bousculent, cassent le plâtre qui soutient sa main pour s'assurer qu'il n'y cache pas des documents secrets. "Un vrai cauchemar" nous a assuré l'étudiant.
Face à cette incompréhension, trois femmes ukrainiennes qui faisaient partie du convoi vont s'interposer puis prendre fait et cause pour Charles. Elles arrivent à convaincre les soldats Tchétchènes que Charles n'est qu'un étudiant et qu'il était sous leur protection.Pas question qu'elles continuent le voyage en le laissant entre les mains de ces soldats, réputés "sanguinaires". Ces derniers exigent de garder le passeport de Charles avant de le laisser repartir avec ses trois anges gardiens.
"Les soldats tchétchènes sont sans pitié, Charles aurait pu y laisser sa vie n'eut été l'intervention de ces trois dames" nous a témoigné un ancien d'Ukraine qui a longtemps vécu en Russie. "Ne soyons surpris qu'un jour le passeport de Charles soit brandi dans les médias par la propagande russe à la télé comme étant celui d'un agent de la CIA" a t-il ajouté.
Arrivée en Pologne
Le périple fut long pour Charles jusqu'à son arrivé à Lviv mercredi 9 mars en fin d'après midi. De là il fallait prendre un bus pour la frontière polonaise, ce qui fut facilité grâce à l'intervention d'un référent de la diaspora congolaise en Ukraine. Charles est resté avec ces trois anges gardiens jusqu'à la frontière polonaise avant de traverser sans trop de difficultés. Arrivé en Pologne dans la nuit du 9 mars, l'étudiant a été mis en contact avec les autorités consulaires. Il est arrivé à Varsovie ce 10 mars dans la matinée. Epuisé, en sécurité et pris en charge, l'étudiant a désormais le temps de réfléchir sur sa destination prochaine.
Vouda NGANOU
*Prénom modifié par la rédaction
Photo: image d'illustration