Crise des visas France - Maghreb: "le fond de l'air est brun" estiment des associations

Crise des visas France - Maghreb: "le fond de l'air est brun" estiment des associations

Alors que la France a décidé de réduire drastiquement la délivrance des visas aux ressortissants de trois pays du Maghreb, Algérie, Tunisie et Maroc, les associations citoyennes desdits pays montent au créneau et dénoncent une prise en otage des "maghrebins". Dans une déclaration commune publiée ce 30 septembre, ces associations établies en France "de s’élever contre une aussi grave atteinte aux droits humains qui porte, pour des raisons de chantage honteux, atteinte à la libre circulation de citoyens ayant leurs attaches, aussi bien en France qu'au Maghreb".

"Décidément à chaque période électorale la même musique lancinante est orchestrée : Les migrants seraient la source des problèmes de la France ! Cette fois-ci nous atteignons un degré d’ignominie invraisemblable avec les délires d’un candidat (non déclaré pour l’instant) qui cherche la pureté de la «race française» ! Comme avant lui l’extrême droite et beaucoup de leaders de droite. Face à ce climat nauséabond, le président de la République n’a pas trouvé mieux, que de surenchérir en décidant la limitation de délivrance des visas à hauteur de 50 % aux demandeurs venant des 3 pays du Maghreb : Maroc, Algérie, Tunisie, invoquant le refus des autorités de ces 3 pays de délivrer plus de laissez-passer consulaires des migrants après une obligation à quitter le territoire (OQTF).

Cette mesure met encore fois à l’index une population stigmatisée depuis toujours, mais elle risque également de toucher gravement les échanges familiaux de français d’origine maghrébine, instaurant de fait une citoyenneté à 2 vitesses. Il est urgent de s’élever contre une aussi grave atteinte aux droits humains qui porte, pour des raisons de chantage honteux, atteinte à la libre circulation de citoyens ayant leurs attaches, aussi bien en France qu'au Maghreb.

Cette mesure est le signe d’une grave pollution du débat public, mettant en avant les thèses les plus extrémistes, cherchant encore une fois à imposer le thème de l’immigration, pour escamoter les véritables questions liées à la justice sociale, la solidarité et l’égalité des droits.

Nous associations signataires réclamons l’arrêt de cette mesure discriminatoire et inhumaine et appelons l’ensemble des acteurs de la société civile française à se mobiliser pour empêcher de telles dérives.
Paris, le 30 septembre 2021
Premiers signataires :
- CRLDHT - ATMF - FTCR - ACDA - Association Femmes Plurielles
Cherbib Mouhieddine
0033650520416
0021658710280